Précurseurs de la VAE : les premières validations des acquis
Les premiers pas de la validation des acquis remontent aux années 1930 avec la création des examens de capacité professionnelle. Ces examens visaient à valoriser les compétences acquises sur le terrain par les ouvriers et employés. Toutefois, c'est véritablement à partir des années 1960 que la notion d'«acquis professionnel» gagne en importance avec la mise en place de certains dispositifs de formation continue pour les travailleurs adultes.
Mise en place du Bilan de compétences
En 1991, la loi relative à la formation professionnelle continue dans le cadre de la vie professionnelle a introduit le bilan de compétences. Il permet à tout salarié disposant d'une certaine ancienneté de faire le point sur ses compétences professionnelles et ses besoins en formation pour élaborer un projet professionnel cohérent.
Loi de Modernisation Sociale et VAE : une nouvelle ère
Le tournant majeur en matière de validation des acquis intervient en 2002 avec la Loi de Modernisation Sociale. Celle-ci instaure la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) comme un droit pour tous les salariés ayant exercé une activité professionnelle pendant au moins trois ans, qu'ils soient en poste, en recherche d'emploi ou sans activité. La VAE permet alors aux travailleurs de valoriser leurs compétences acquises par un diplôme, un titre à finalité professionnelle, ou encore un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP).
Démarches et certifications issues de la loi de modernisation sociale
- Identification du diplôme ou titre visé : l'objectif est de trouver le diplôme ou titre qui correspond le mieux aux expériences et compétences du professionnel.
- Rédaction du livret de présentation des acquis : ce document doit décrire et analyser les différentes compétences développées au cours de l'activité professionnelle en lien avec le référentiel du diplôme ou titre recherché.
- Passage devant un jury : après étude du livret de présentation des acquis, le jury décide si les compétences sont suffisantes pour valider tout ou partie du diplôme ou titre visé.
- Obtention du diplôme ou titre : si la validation est totale, le professionnel obtient son diplôme ou titre. Si elle est partielle, il doit suivre une formation complémentaire pour obtenir l'intégralité du diplôme ou titre.
Évolutions récentes de la VAE en France
Depuis 2002, la VAE a connu plusieurs transformations avec la mise en place de nouvelles modalités et certifications. Ces évolutions reflètent l'importance croissante accordée au développement des compétences professionnelles tout au long de la vie.
2014 : La Loi Relative à la Formation Professionnelle, à l'Emploi et à la Démocratie Sociale
Cette loi crée notamment le Compte Personnel de Formation (CPF), qui remplace le Droit Individuel de Formation (DIF) pour financer les formations des salariés et demandeurs d'emploi. Les professionnels peuvent désormais utiliser leur CPF pour financer leur démarche de VAE.
2018 : Le Plan d'Investissement dans les Compétences
Ce plan vise à former un million de jeunes et un million de demandeurs d’emploi peu qualifiés sur la période 2018-2022. Il est essentiellement centré sur les compétences de base et les formations certifiantes, dont la VAE fait partie.
Loi Avenir professionnel : simplification et renforcement de la VAE
En 2018, la loi Avenir professionnel modifie certains aspects de la VAE. Dorénavant, les démarches sont simplifiées avec notamment la suppression de la distinction entre validation totale, partielle ou insuffisante. Les personnes qui obtiennent une validation partielle ont désormais la possibilité de suivre une nouvelle formation dans un délai d'un an pour acquérir les compétences manquantes.
La place de la VAE aujourd'hui en France
Aujourd'hui, la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) est fermement ancrée dans le paysage éducatif et professionnel français. En 2019, près de 24 000 diplômes ont été délivrés grâce à la VAE, ce qui représente environ 3% du total des diplômes délivrés cette année-là. La VAE est ainsi devenue un outil incontournable pour assurer la compétitivité des salariés et des entreprises sur le marché du travail et contribuer au développement personnel et professionnel des individus.