Qu’est-ce que le passeport de compétences ?
Le « passeport d’orientation, de formation et de compétences » de son vrai nom est né avec la réforme de la formation professionnelle de 2018. Il vise tous les actifs français âgés d’au moins 15 ans.
Son objectif est simple : faire un CV à valeur probante. Mais quelle différence avec un CV classique ou un profil Linkedin ?
La plus-value par rapport à ces outils est le caractère “certifié’ de toutes les données. En effet, les universités, écoles, organismes de formation ou encore entreprises seront en lien avec cette plateforme. Ce sont les informations fournies par ces tiers qui permettront d’alimenter ces passeports.
Le passeport sera accessible directement sur la plateforme Mon Compte Formation (MCF).
Quel est le lien entre le passeport de compétences et le CPF ?
Fondamentalement, ce sont deux outils rattachés à un individu qui ont vocation à le suivre tout au long de sa carrière. Toutefois leur finalité diffère fortement : l’un permet de suivre des formations professionnalisantes et certifiantes alors que le second vise un affichage des formations et compétences acquises sur la base d’un historique à valeur probante. On peut toutefois considérer que le passeport de compétences est un prolongement du CPF dans la mesure où ce dernier l’alimente (voir ci-dessous).
D’où viennent les données ?
Les données préchargées dans le passeport de compétences sont récupérées par la Caisse des Dépôts. Elles proviennent de plusieurs sources différentes :
- les déclarations sociales des employeurs et des cotisations liées aux activités professionnelles qui permettent de valoriser les compétences et la formation continue en entreprise ;
- Les données issues de Mon Compte Formation pour les actifs ayant obtenu une certification via leur CPF ;
- de tous les établissements attribuant des diplômes en France. Les données ne sont accessibles qu’aux seuls titulaires des passeports et ne sont partageables et utilisables qu’après publication par le titulaire.
Source : Caisse des dépôts et consignation
Quels usages pour les actifs ?
Si les données ne seront que partielles dans un premier temps, ce passeport de compétences devrait, à terme, pouvoir répondre à plusieurs cas d’usage, selon la situation des personnes :
- Cas n°1 : J’ai besoin de prouver à mon employeur que je dispose de certaines compétences ou diplômes. La valeur probante des certifications (via une technologie blockchain) peut rassurer le recruteur.
- Cas n°2 : Je souhaite réaliser un bilan de compétences, une validation des acquis de l’expérience (VAE) ou bénéficier d’un conseil en évolution professionnelle (CEP). La traçabilité de mes certifications et compétences acquises m’aide à réaliser ce travail.
- Cas n°3 : Le Passeport de Compétences peut aider les agences d’insertion ou de réinsertion (Pôle emploi par exemple) à proposer des postes adaptés ou des formations adéquates ;
- Cas n°4 : L’employeur peut identifier les compétences internes dont il dispose pour pourvoir un poste clé.
D’autres cas d’usage peuvent évidemment se présenter avec un tel outil.
À quoi va ressembler l’outil ?
De manière pratique, l’outil sera constitué autour de 3 principaux blocs :
- Bloc 1 : les acquis de l’expérience, qui seront alimentés par les données fournies par les employeurs, notamment à travers les déclarations sociales nominatives ;
- Bloc 2 : tous les diplômes obtenus dans le cadre de la formation initiale ;
- Bloc 3 : les certifications acquises en formation professionnelle.
Les blocs 2 et 3 seront disponibles dès la première version de l’outil.
Le bloc 1, lui, devra attendre la sortie d’une version 2 en raison de la complexité de remontée des données issues de l’employeur.
À quelle date est prévue la sortie de l’outil ?
Initialement prévue en 2022, la sortie du passeport de compétences devrait, selon les dernières informations, avoir lieu entre fin 2023 et début 2024.
Pourra-t-on interfacer ces données avec d’autres plateformes ?
Théoriquement oui. Les données du passeport de compétences devraient pouvoir être intégrées à d’autres plateformes de valorisation des compétences, comme LinkedIn ou Europass, plateforme européenne de gestion des compétences qui facilite les démarches pour postuler à travers l’Union Européenne.
Qu’est-ce qui distingue le passeport de compétences du passeport orientation formation de Pôle emploi ?
Ces deux outils peuvent paraître extrêmement similaires, puisqu’ils inventorient tous les deux les formations et compétences développées par l’individu au cours de sa carrière. Toutefois, la différence tient en la valeur certifiée des informations qui figureront sur le passeport de compétences, contrairement au passeport d’orientation formation.
Celui-ci est un outil que doit remplir le demandeur d’emploi, sur la base d’une autodéclaration, et qui a vocation à l’aider à construire son futur projet professionnel.
Le passeport prévention en complément du passeport compétences
Le passeport prévention sera mis en place en parallèle du passeport de compétences. Issu de la loi Santé du 2 août 2021, sa finalité est complémentaire au passeport de compétences. Il s’agit là aussi de valoriser des compétences, mais sur un champ spécifique : les formations relatives à la santé et à la sécurité au travail, qu’elles soient à l’initiative de l’employeur ou de celle du salarié.
Ce passeport pourra ainsi aider l’employeur qui pourra vérifier l’ensemble des données contenues dans le passeport de prévention du salarié (avec son accord) afin de sécuriser le respect de ses obligations en matière de formation à la santé et à la sécurité. Dans le cadre d’une embauche nécessitant de détenir certaines habilitations ou certifications, cela pourrait s’avérer très utile.